Description du livre
Un jour, H a dessiné, au creux de sa main, une oreille rouge. Il a dit : je veux entendre les poignées de main, les caresses, les coups. Depuis, il marche à côté de moi, en moi parfois ; il arpente des maisons, des chemins - un feu ne cesse de brûler en lui sans qu’il sache qui l’a allumé. Il passe à travers murs et portes parce qu’il n’y a ni murs ni portes. Quand il entend son nom, Philippe Haeck met quelque temps à répondre. Dans ce nom, il voit les deux h : il essaie la petite chaise, se tient droit dans la grande. Il travaille à rassembler tout ce que les haches coupent. Il pense que le je n’est qu’une fiction commode, que le monde est un grand panier tissé de milliards de fils. Il aime parler s’il peut le faire librement, autrement il se contente d’être simplement là.