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Revue d'histoire de la Shoah - N° 219 - Mars 2024

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Revue d'histoire de la Shoah - N° 219 - Mars 2024

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Description du livre

Territoire jusqu'ici peu exploré par la recherche sur la Shoah, le Grand-Duché de Luxembourg est un pays dont le statut pendant la Seconde Guerre mondiale et la relation avec sa minorité juive sont très particuliers. Au carrefour de la France, de la Belgique et de l'Allemagne, près de cinq mille Juifs y vivaient avant l'invasion allemande du 10 mai 1940 et moins d'un millier revinrent après la guerre.

Au cours des années 1930 – et en dépit d'un durcissement des conditions d'accueil – le Luxembourg restait un refuge pour de nombreux exilés venus d'Allemagne et d'Autriche. Cette situation prend fin le 10 mai 1940 avec l'invasion du pays par les troupes allemandes. La Grande-duchesse, l'essentiel du gouvernement et une grande partie de la population doivent fuir. Le territoire est placé sous l'autorité du gouverneur militaire de Bruxelles tandis qu'une « commission administrative » luxembourgeoise tente de conserver un rôle à l'échelle locale.

Le 2 août 1940 sur décret du Führer une administration civile – Chef der Zivilverwaltung ou CdZ - placée sous l'autorité du Gauleiter Gustav Simon remplace l'administration militaire. L'objectif est de préparer l'annexion du territoire au Reich. Dans ce but et afin de susciter l'adhésion de la population, Simon veille à la promotion de la Volksgemeinschaft et à l'exclusion de tous ceux qui pourraient y porter atteinte, à commencer par les Juifs.

Sa politique vise d'abord à pousser les Juifs à l'émigration et récupérer leurs biens. Le 12 septembre 1940 un agent de la Gestapo informe ainsi le Consistoire que tous les Juifs encore présents sur le territoire (environ 1 700 personnes) doivent être partis dans les deux semaines. Cet objectif n'étant pas atteint Simon demande à son bras droit, Josef Ackermann, de prendre la direction des opérations.

Le 9 décembre 1940 Ackermann prend la tête d'un nouveau département spécialement dédié à l'aryanisation au sein du CdZ. En 30 mois le processus est achevé : le 17 juin 1943 le 7e et dernier convoi de déportation quitte Luxembourg-ville, à la fin de l'année le département d'Ackerman termine sa tâche.

Au lendemain de la guerre, alors que se construit partout en Europe et de manière diverse la mémoire du génocide, la prise en compte des spécificités de la Shoah se fait attendre au Luxembourg où aucun monument public n'évoque la persécution des Juifs.

Le tournant de 2015 et les excuses présentées par l'État à la communauté juive impulsent une nouvelle dynamique à cet aspect.

Ce numéro se propose d'explorer les complexes rouages de ces multiples processus, rigoureusement organisés par la machine administrative nazie. À la lumière des dernières recherches seront abordés l'évolution de la législation antijuive, les modalités de la dépossession, les structures de concentration de la population juive et sa déportation, ainsi que le difficile retour des survivants et l'élaboration d'une politique mémorielle.

Il rend ainsi hommage au travail réalisé depuis quelques années par les universitaires, par la Fondation luxembourgeoise pour la Mémoire de la Shoah et par le Center for Contemporary and Digital History de l'Université du Luxembourg.


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